Ici bientôt un texte collaboratif qui pourrait inciter à faire blogger des amis, membre de la famille, ces personnes dont on s'éloigne sans vraiment le vouloir et avec qui on aurait continué, on continue, une correspondance "classique".
1er jet de Iok :
Vous savez ou ne savez pas que depuis un certain temps je tiens un weblog. Vous savez ou ne savez pas tout d'abord ce qu'est un weblog: il s'agit tout simplement d'une page Internet sur laquelle j'ajoute régulièrement des messages (un lien vers un site Internet que j'ai trouvé intéressant, une histoire qui m'est arrivée récemment, une citation du livre que je lis, etc.). Des weblogs, il y en a plein, dans toutes les langues. J'en lis un certain nombre, et certains de leur auteur sont devenus des amis. Comme tu avais dit, "dans toutes les langues" n'est pas franchement une information utile dans cette intro -- Iok
Se découvrir des amis seulement par leur site peut sembler dérisoire, mais en pratique on s'aperçoit que l'accumulation régulière des petites choses apporte plus qu'une discussion normale: les bloggers entre eux sont à la fois rédacteurs, lecteurs et commentateurs - et au fil de l'apprentissage de l'autre les liens se créent réciproquement, l'échange se produit et surtout le contact se conserve.
La raison pour laquelle je vous écris cela est que je souhaite garder le contact avec vous, et que la distance qui se produit selon les aléas de la vie sépare. Alors qu'une longue période de silence quand on se trouve à distance marque le passage de l'amitié vers le souvenir, la présence constante d'un blog consolide le lien en donnant toujours un minimum de nouvelle et une accroche par laquelle reprendre contact. Voilà pourquoi j'aimerais pouvoir vous lire en ligne, en apprendre plus sur vous - car si vous vous y frottez, vous vous apercevrez peut-être qu'il est plus facile d'écrire certaines choses que de les dire (voir [1]), et si vous souhaitez faire l'expérience je peux vous transmettre quelques adresses ou conseils (voir [3]).
Cela dit, je ne m'attends pas à ce que chacun en vienne à créer son blog, et il n'y a aucun besoin de donner suite à ce mail - l'oublier sera sans conséquence. Mais si cela permet de susciter quelques essais, voire quelques engouements, et à terme de garder contact, ou plutôt d'établir un nouveau contact plus complet, ça en aura valu largement la peine.
Bob (à remplacer par qui de droit) http://urldublog.quivabiensurle.net
[1: Emmanuelle] "Beck notait un jour que les journalistes lui posent des questions qu'ils ne poseraient même pas à leurs meilleurs amis. C'est aussi régulièrement choquant de réaliser qu'on sait souvent plus de choses sur de parfaits inconnus, comme lui, qui sont dans les médias, que sur des personnes importantes dans notre vie, proches et amis. A moins qu'ils aient... leur blogue!"
[2: JLR] "En voyageant à travers ces blogs, j'ai parfois le sentiment que l'anecdote ou l'absence de contextes (comme si l'on était déjà des amis de longue date) rabaisse ces sites à des cahiers intimes pour pré-pubères. Comparable presque au néant relationnel et linguistique des chats en ligne. Dur. Mais je me rends compte qu'un bloggeur fait mieux que ça.
- Il s'exprime, il affiche, il dévoile. On est dans l'ouverture et non dans le repli sur soi.
- Il écrit : on entre dans le domaine du littéraire, de la langue. On peux donc frôler la littérature et la poésie.
- Il retient : le bloggeur archive. Rien à voir avec le flux aussi vite perdu qu'arrivé du chat.
Concernant le point (3) les logs d'irc marchent tout de même bien, mais il est clair que l'archivage est une caractéristique du mode de publication qu'est le blog. L'archivage est public aussi.
[3a: http://www.joueb.com ]
[3b: http://u-blog.com ]
[3c: http://www.blogger.com ]
Extraction de Mouche :
Je vous ai déjà parlé de mon weblog, cette page sur laquelle je raconte ce qui m’intéresse et ce qui me passe par la tête. Mais je ne suis pas sure de vous avoir dit qu’il me permet de discuter et garder contact avec toute un gamme de personnes. En publiant régulièrement, même sans forcément parler de moi, je donne des nouvelles. A ma famille, a mes amis (vous), et parce que j’ai choisi de le faire publiquement, à potentiellement tout le monde. Se raconter alors que des inconnu peuvent lire peut sembler étrange. Lire ce que d’autres raconte aussi. Et pourtant rien de plus simple et de plus naturel que de lire un weblog et ensuite engager la conversation. De petit rien, de lien en aventure quelque chose se construit, un contact. Et c’est justement ce contact, cette discussion impromtue qu’on hésite pas à engager que je voudrais avoir avec vous. Je sais que l’idée de tenir un weblog, un site perso, vous amuse et vous semble un peu utopique, pourtant ça n’est pas si complexe. En fait ça n’a jamais été aussi simple. Alors pourquoi ne pas tenter le coup, et voir ce qu’il est possible de faire, de dire, d’apprendre sur nous et les autres ?
Discussions
1.culpabilité/envie
J'aimerais faire ressortir la culpabilité de ne pas entretenir une relation plus suivie par mail avec certains, du fait qu'on n'a rien à dire pour en faire une lettre et que pourtant chaque jour on peut écrire dans un weblog - que ce qui n'est pas suffisant dans un cas devient le moteur d'une nouvelle relation, une communication qui n'est pas faite de ping-pong à transmettre des nouvelles mais d'un terrain sur lequel faire naître des discussions... Qu'on se sent ridicule de parler de choses insignifiantes en sautant du coq à l'âne alors que c'est tellement plus proche de la vie d'exprimer une part de ce vécu. -- Iok
Je sais pas si la culpabilité est un bon levier... jouer sur l'envie ? -- Mouche
2.assumer
Avec cette discussion à propos de "faire blogger nos amis" qui me tenait à coeur pour les raisons exposées (en résumé, conserver et approfondir un contact en péril par la distance ou la façon de communiquer), je me suis aussi posé la question du résultat: au cas où des gens se mettent à blogger à la suite de ce blog, aurait-je ce que j'en espère ? -- Iok
Mon dilemme vient du "syndrôme du dîner chez tante cécile" - une expression venue de chez BeRewt pour décrire ces blogs qui racontent des platitudes de la vie. Genre de blogs qu'il m'est pénible de lire. Enfin, peut-être n'est-ce là qu'une "prise de tête" inutile, sachant qu'on ne ferait parvenir cette "propagande problog" qu'à ceux qu'on estime "bloggerisables" (allons-y, néologisons à tour de bras ;-) -- Iok
3. faire l'inverse
Une autre solution pour avoir plus d'amis jouebeurs, c'est de faire l'inverse. Au lieu de FaireJoueberLesAmis (j'ai ajoute un MotWikiSynonyme hihi :-), on peut aussi FaireAmiAmiAvecLesJouebeurs. Evidemment, c'est plus dur, surtout quand la distance rend les interactions physiques difficiles. -- Stephane
M'enfin Stéphane ça je sais faire ;-)
Le truc c'est pas d'avoir plus de jouebs-amis c'est de se tenir au courant de ce qui arrive/passe par la tête de plus de personnes de son entourage (ou ex-entourage à un espace-temps donné), de façon à pouvoir amorcer une conversation plus facilement. -- Mouche.
4. pourquoi
La question immédiatement soulevée par FaireBloggerLesAmis, c'est Pourquoi le faire, alors qu'à la place du blog on peut être en contact avec ses amis par mail, par téléphone ou de visu… Seulement voilà, même si l'on peut techniquement garder un contact inter-personnel avec les amis, on voit souvent que la distance dilue les liens ou qu'il y a certains 'types' d'amis qu'on appelle pas sans raison particulière ou que certaines choses semblent inutiles à raconter à propos de soi à telles personnes… Il y a des amis avec qui on garde contact malgré le silence, la distance, et d'autres qu'on sent s'éloigner alors qu'il suffirait de peu. Il suffirait par exemple d'un endroit où aller prendre des nouvelles, garder un point d'attache à partir duquel reprendre contact même si cela fait longtemps…
Un échange entre deux personnes n'est pas non plus toujours le meilleur moyen de communiquer: écrire un mail à une personne en lui parlant longuement d'un nouvel album de musique très marquant, ou en exaltant les nombreuses splendeurs du lieu où l'on passe les vacances, c'est bel et bon pour celui qui le reçoit, mais c'est aussi souvent un mail que les autres ne recevront pas: après avoir écrit longuement, on a pas forcément le temps de correspondre avec tous. On peut aussi choisir d'envoyer le mail à plusieurs destinataires - alors un petit groupe aura des nouvelles mais on ne l'enverra pas aux amis qu'on ne connait qu'un peu, à qui envoyer des nouvelles de vacances serait spammer ou à qui envoyer une review musicale serait "mais pourquoi m'envoie-t-il ça ?". Une mailing list serait restreinte à un petit dénominateur commun alors qu'un blog pourrait remplir l'office
Personnellement (iok), j'ai des amis qui passent parfois sur mon blog, voient que je suis encore vivant, laissent de temps en temps un commentaire ou envoient un mail à propos de tel post… Ils savent qu'ils peuvent me "trouver" à cet endroit du net. Quant à moi, je n'ai pas de moyen de prendre de leurs nouvelles autrement que de leur demander explicitement par mail ou par téléphone - alors, souvent, il n'y a rien de bien neuf, pas de bouleversement dans leur vie, mais pour ce qui est des petites choses qui leur arrivent ou pour mieux connaître leurs goûts, ce genre de contact n'est pas idéal.
Liens
Ils en ont parlé dans leur coin (et liens en rapport):